Le fruit de 15 ans d’expérience, sur des projets réussis comme des projets en difficulté, me permettent de dresser une liste de 9 catégories essentielles pour la réussite d’un projet.

La chefferie de projet

Etre chef de projet est un vrai métier. Il faut des compétences et de l’expérience, surtout sur les gros projets. D’autres facteurs peuvent aussi mettre le chef de projet en difficulté : un niveau de responsabilités mal ajusté (trop ou pas assez) et attention à la charge de travail.

L’équipe projet

Il faut déjà s’assurer qu’elle existe. Qu’elle soit à temps complet au partiel sur le projet, l’équipe doit avoir assez de temps à sa disposition.

Enfin, le rôle de chacun doit également être claire.

La méthodologie employée

Préférez les cycles courts pour éviter les effets tunnels. Peu importe la méthode employée, il faut qu’elle soit claire, maitrisée et comprise par tous (équipe, client, prestataire).

La comitologie

Veillez à trouver le bon équilibre. Aucune comitologie, c’est la catastrophe assurée, une comitologie trop lourde et c’est la réunionite aigue qui vous attend.

Il faut des instances de suivi opérationnel et d’autres plus macros et moins fréquentes.

La documentation

Vaste sujet. Dans l’ordre d’apparition, la documentation fonctionnelle, la documentation technique et la documentation utilisateur.

Pas besoin d’écrire un livre pour chaque. Elle doit déjà avoir le mérite d’exister. Le niveau de détail est à convenir entre les membres de l’équipe.

L’absence de documentation fonctionnelle : cela peut vite tourner au drame. En général, elle sert à s’entendre sur le fonctionnement attendu. Si elle n’existe pas, ce sera la surprise lors des premiers tests ou lors de la livraison au client (interne ou externe).

L’absence de documentation technique : pas de problème au premier abord, sauf lorsqu’il faudra staffer une nouvelle personne sur le sujet ou lorsqu’il faudra maintenir et que vous serez passer à autre chose.

L’absence de documentation utilisateur : on en reparle dans le conduite du changement.

Imbrication entre le Build et le Run

Est-ce que ce sont les mêmes équipes ? Quels sont les process ? A partir de quand une demande repasse en mode projet ?

Il existe plein de façons de fonctionner, une fois de plus, le point doit être claire.

Le pilotage des prestataires

Vous devrez vous assurer que les prestataires choisis soient compétents, disponibles et alignés sur les objectifs du projet.

Le pilotage des prestataires doit inclure une communication claire et des mécanismes de suivi. Trop souvent, des projets rencontrent des difficultés car les prestataires ne sont pas correctement encadrés.

On entend souvent des critiques à leur égard. Je pense que le pilotage est plus souvent défectueux que le prestataire lui-même.

Mieux vaut un prestataire moyen bien piloté qu’un bon prestataire avec qui le donneur d’ordre n’est pas claire.

Les tests et la recette

Les erreurs non détectées à temps peuvent entraîner des retards importants ou une mauvaise qualité perçue.

Il est essentiel de planifier et d’exécuter des tests de manière rigoureuse surtout sur les développements spécifiques.

Egalement, attention aux livraisons de vos prestataires. N’hésitez pas à être exigent sur le sujet.

Enfin, la recette doit impliquer des parties prenantes qui comprennent les enjeux du projet. Leur validation est essentielle pour garantir que le projet réponde aux besoins de l’entreprise.

Elle doit être consignée dans un cahier de recette, c’est impératif même si c’est parfois pénible de le remplir.

La conduite du changement

La réussite d’un projet IT ne s’arrête pas à la mise en production. La conduite du changement est un aspect essentiel pour garantir que les utilisateurs adoptent les nouvelles solutions et les nouveaux processus. Si cette étape est négligée, votre application mettra du temps à être adoptée ou ne sera jamais adoptée.

Les clés pour la réussir :

  • Communiquer, communiquer, communiquer…
  • Impliquer les utilisateurs finaux dès le début du projet
  • Accompagner les gens, n’oubliez pas de mettre de l’humain et de rassurer. Le changement ça fait peur !
  • Un peu de documentation, qu’elle soit simple, efficace et accessible

En résumé, la gestion d’un projet IT en difficulté nécessite d’examiner attentivement ces 9 catégories clés. Chacune peut entraîner des problèmes graves de qualité, de délai ou de couts. Le succès d’un projet dépend de la qualité de ces éléments.